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Exil de Saint-John Perse à l'entrée de l'ENS Séminaire organisé en 2006 par Sjperse.org

pour le concours d'entrée à l'ENS

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Une genèse d'Exil, épreuves et conquêtes                                                        

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© 2014 Saint-John Perse, le poète aux masques (Sjperse.org / La nouvelle anabase). Site conçu, écrit et réalisé par Loïc Céry.

  

Saint-John Perse                     


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L’élan est désormais obtenu, et alors que paraissent en recueil ces premiers poèmes américains, Perse écrit déjà en 1945, son grand poème Vents, qui paraît dès 1946. Dans l’évolution artistique du poète, Exil a constitué en quelque sorte un tournant, entre le mutisme de l’entre-deux-guerres, et cette période américaine si prolifique pour le souffle poétique renouvelé de Perse. Mais ce pivot temporel a surtout renforcé dans une conscience créatrice en proie aux restaurations du déracinement, les ferments d’un ancrage essentiel dans l’œuvre poétique elle-même : « J’habiterai mon nom » est certainement l’une des clés de ces poèmes de l’exil, à la fois résolution des vertiges d’une dépersonnalisation et soubassement d’un renouveau.

  

C’est tout d’abord en mars 1942 que paraît la première édition d’ « Exil », dans la revue Poetry, accompagnée d’une note admirative d’Archibald MacLeish à propos de Saint-John Perse. De nature à livrer quelques informations sur la personne du poète, Perse fera annuler la reprise de cette note dans l’édition des quatre poèmes qui interviendra en 1942, ce qui illustre à merveille la répulsion dont il fit preuve quant à une trop directe personnalisation du propos poétique – répulsion d’autant plus grande qu’il savait bien le large substrat biographique du recueil. En tout cas, cette première édition inaugure la vaste suite des publications des poèmes de cette période de création. Saint-John Perse se voit attribuer à l’instigation de la revue, le Prix Guarantors, qui marque aussi le début d’une suite de distinctions qui seront décernées au poète : la réputation d’un poète américain est en train peut-être de connaître ses prémisses.


Mais la volonté d’une diffusion large de son œuvre nouvelle existe bien chez le poète à cette époque ; c’est ce qui explique sans aucun doute que la même année, « Exil » est également publié à Buenos Aires dans la toute nouvelle revue fondée par Roger Caillois, Les lettres françaises, et en France dans Les Cahiers du Sud de Jean Ballard. Voici donc le poème de Perse présent auprès de différents publics, un an après sa composition, et en des temps difficiles : le désir d’une ampleur nouvelle est bien agissante chez lui, et ne va cesser de s’affirmer (c’est en grande partie cet état d’esprit qui débouchera sur l’attribution, en 1960, du Prix Nobel – mais ceci est une toute autre histoire).


Le poème sera encore publié, toujours en 1942, aux éditions de la Baconnière, puis en clandestinité chez Gallimard. Tout se passe en somme comme si l’écho de cette nouvelle ère de la création devait être le plus large que possible, dans l’esprit du poète, qui rencontre l’assentiment et l’enthousiasme des uns et des autres, parmi lesquels, fervents d’entre les plus fervents, éditeur passionné et correspondant assidu de Perse, Roger Caillois, toujours en Argentine en 1943, où il publie aux Lettres françaises, « Pluies », avant que la publication ne soit assurée en volume l’année suivante aux éditions de la revue. C’est lui encore qui édite « Neiges » en juillet 1944.


C’est à une petite revue, Hémisphères, que revient l’honneur de la première publication de « Poème à l’Etrangère » en 1943, avant d’être repris par Max-Pol Fouchet dans sa revue Fontaine (éditée à Alger) l’année suivante (la revue reprendra également « Neiges » en janvier 1945). Et pour la première fois, à l’automne 1944, Roger Caillois rassemble les quatre poèmes du recueil dans la collection « La porte étroite » des éditions des Lettres françaises, sous la dénomination Quatre poèmes (1941-1944). Mais l’édition sera donc retirée par Caillois à la demande de Perse, pour y supprimer la reprise de la note liminaire d’Archibald MacLeish ; la nouvelle édition, corrigée, est publiée en janvier 1945. Toujours en 1945, Jean Paulhan tente aussi cette édition générale des poèmes chez Gallimard, mais sans succès : la publication contient des coquilles et Perse obtient son retrait. Cette édition par Gallimard des différents poèmes du recueil sera réussie en 1946, fixant d’ailleurs l’ordre dans lequel il seront repris pour les Œuvres complètes en 1972.



  

Les moissons de l’exil : l’édition des poèmes


Témoignages manifestes des conquêtes de la poésie en cette nouvelle phase de sa création : le retour des publications, qui n’avaient plus eu lieu depuis bien des années, puisque rappelons que le diplomate en poste avait interdit la réédition de ses œuvres durant tout sa direction du Quai d’Orsay. Aujourd’hui, où le poète a définitivement pris le pas sur l’homme public, les œuvres peuvent à nouveau être publiées, et c’est en effet à un rythme élevé que paraîtront à partir de 1941 les poèmes du recueil Exil, qu’il s’agisse de parutions en revue, ou en plaquettes, avant l’édition du recueil dans son intégralité.


  

  

1968