JOURNÉE D'ÉTUDES INTERNATIONALE
IFUPE (Institut de formation universitaire pour
étudiants étrangers), Paris, mercredi 1er juin 2011
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© 2014 Saint-John Perse, le poète aux masques (Sjperse.org / La nouvelle anabase). Site conçu, écrit et réalisé par Loïc Céry.
L'édition des actes de la journée d'études sera effectuée dans la partie "Amers de la critique" du
N° 7 de La nouvelle anabase.
La publication sera annoncée
sur Sjperse.org.
Un siècle après la toute première édition d'Eloges à la Nouvelle Revue française (le 1er juin 1911), une journée d'études internationale a réuni à l'initiative de La nouvelle anabase le mercredi 1er juin 2011 à Paris (IFUPE), un groupe de jeunes universitaires européens et américains, autour de la mémoire de cette œuvre clé, au frontispice de la poésie de Saint-John Perse. Après un siècle de commentaires savants, après l'accumulation des éclairages érudits sur les ressorts d'une poésie en éclosion, La nouvelle anabase a voulu marquer ce point de repère du centenaire d'Éloges, en donnant volontairement la parole à de jeunes chercheurs en littérature et en sciences humaines venus de toute l'Europe et des Etats-Unis, afin d'illustrer et si possible, de susciter un renouvellement des lectures critiques.
Le résultat de ce pari initial a été du reste tout à fait concluant, et donne une idée étonnante de la présence bien réelle et réellement fervente de Saint-John Perse à l'horizon des lecteurs de poésie française à travers le monde, aujourd'hui même où on ne cesse pourtant de se plaindre en France, de la perte continuelle du lectorat. Loin des lamentos hexagonaux et histoire d'en fuir l'atonie funeste, il a été plus que stimulant de confronter les visions intellectuelles et sensibles de lecteurs et de critiques d'aujourd'hui. Les axes de réflexion de la journée d'études étaient les suivants : évaluer les modalités de réception d'Eloges dans les différentes aires de la diffusion de l'oeuvre ; confronter notre lecture du poème à ce qu'il a pu susciter en termes de création au cours du XXe siècle ; établir les conditions d'une relecture du recueil, au regard des tracées herméneutiques mises en lumière par la critique persienne. L'ensemble des contributions donne donc la vision fidèle d'une diffusion dynamique, qui a essaimé durablement les esthétiques et les consciences des lecteurs et des créateurs par le monde, à l'image de ce qu'écrivait Ricardo Guiraldes à Leger en 1924 :
"Savez-vous qu'une phrase d'Eloges a exercé ici pendant quelque temps une véritable tyrannie sur l'esprit des jeunes qui pensent et qui écrivent ? Je parle dans l'estime. C'était comme une formule de poétique, une définition même de la poésie, et qu'on évoquait comme élément d'appréciation et d'exaltation lyrique, comme une régle possible. Il n'était n'était plus uestion d'art classique ni moderne, mais seulement de choses utiles et écrites dans cet état d' "estime"... Et en réalité, n'est-ce pas bien ainsi ?"
Du reste, cent ans après la publication d'Eloges, notre réflexion fut indissociable de l'injonction suprême et si féconde de l' "estime" érigée en modèle esthétique et en proposition éthique. Plus que jamais, le geste herméneutique ne pouvait être conçu que dans ce compagnonnage d'une lecture d'estime, partagée dans l'écho du recueil et la ferveur d'une présence intégrale.