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COMMENTAIRE

  

Chant pour un équinoxe, vers l'alliance                                                      

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© 2014 Saint-John Perse, le poète aux masques (Sjperse.org / La nouvelle anabase). Site conçu, écrit et réalisé par Loïc Céry.

  

Saint-John Perse                     


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Dans son caractère disparate même, Chant pour un équinoxe comporte au sein de ses quatre poèmes certains thèmes propres à une clôture de l’œuvre sur une brièveté où se lit comme la pointe de toute une poétique. On a souvent parlé de cette volontaire poésie ascétique du dernier Perse, manifestant non un essoufflement, mais une substance renouvelée des conceptions qu’on a vu fonctionner auparavant au sein de l’œuvre, avec en sus, une dimension réflexive affirmée. On ne peut faire abstraction de la nature fragmentaire de ce recueil pour en saisir les repères thématiques et les limites par rapport à toute l’œuvre précédente. Mais en tout état de cause, la force d’énonciation même et la valeur conclusive des motifs assemblés ici apportent au recueil une force particulière, une singularité au sein de l’œuvre persienne.



Le chant de l’harmonie


C’est encore par la tension, la conquête spirituelle que s’affirment comme à l’accoutumée chez Perse, les ferments du puissant chant d’harmonie que déploient les poèmes du recueil. Cette harmonie provient avant tout dans ces poèmes, de la saisie d’une alliance particulière, celle de l’homme et du cosmos – un cosmos passant, tel que le motif du projet initial s’y exprime en quelque façon, par la présence de la Terre comme théâtre élémentaire de la destinée humaine (ce motif apparaissait déjà dans Chronique). L’homme, inséré au sein de ce cadre avec lequel il communique essentiellement (« équinoxe d’une heure entre la Terre et l’homme »), connaît le moment propice à un équilibre des forces qui le fondent. C’est bien cet équilibre-là qui constitue l’harmonie éprouvée dans « Chant pour un équinoxe », comme donnée d’une symbiose entre le destin humain et le rythme même de la vie terrestre, la pérennité d’un ordre du vivant dans l’empire duquel l’homme prend sa place. « Sécheresse » célèbre aussi à sa manière une alliance entre la Terre et l’homme, ce dernier rejoignant l’harmonie en suivant la suggestion spirituelle d’une conformation météorologique (sur le modèle des autres poèmes « élémentaux » de Perse, et ici en l’occurrence, l’assèchement généralisé, creuset de l’ascèse). La domination du sentiment humain, le dialogue entre les amants dans « Chanté par celle qui fut là » ne se réalise pleinement, de même, que dans le cadre d’une pareille harmonie du sentiment avec l’ordre terrestre. En tout point, le recueil connaît en ce sens comme une unité fondamentale, qui actualise en somme comme un programme, le chant VIII de Chronique : « ”Demain, les grands orages maraudeurs, et l’éclair au travail… Le caducée du ciel descend marquer la terre de son chiffre. L’alliance est fondée. » L’alliance est effectivement non seulement fondée, mais parcourue au sein de Chant pour un équinoxe, par la topographie même du poème éponyme, par l’aridité de « Sécheresse », et par le choral entre l’amour et la Terre psalmodié dans « Chanté par celle qui fut là ».

La voie vers l’harmonie est différente dans « Nocturne », beaucoup moins marqué par l’aspect tellurique présent dans les autres poèmes. Au prix d’une amertume assumée, mais aussi d’un processus méditatif, l’harmonie sera finalement atteinte moyennant le protocole même du bilan, du regard rétrospectif présent depuis Chronique. Une traversée rapide mais dense du passé, traversée ontologique dépassant le temporel, c’est effectivement l’harmonie tout en « sagesse » qu’apporte la conclusion du poème : « À son pas de lieuse de gerbes s’en va la vie sans haine ni rançon. »



Les chemins de l’intensité


Fidèle à l’essence même de sa poésie pourrait-on dire, Saint-John Perse ne pouvait manquer dans la dernière salve de son œuvre, de replacer l’ardeur, l’intensité vitale au cœur de son propos. C’est la leçon de Chronique, que ce moment du Grand âge soit « route de braise et non de cendres », et on pourrait presque parler à ce sujet de « surenchère » dans « Sécheresse », si le motif n’était comme c’est le cas, puissamment dispensé, distribué au sein d’une économie de l’aride, voie ascétique s’il en est – ardeur existentielle, intensité de l’action, vigie spirituelle comme dans Vents. Même intensité de l’humain dans cette autre aventure qu’est l’amour, dans « Chanté par celle qui fut là », car il n’est point question ici de ces « ruelles de l’amour » que fustigeait Vents comme piège potentiel de l’assoupissement ; ici au contraire, le poème met en jeu et en scène un amour qui permette à l’intensité existentielle de trouver sa voie, à l’écoute de ce « bruit que fait un grand amour au reflux de la vie ».

Peu soucieux de savoir si l’existence précède l’essence, le poète place bien au cœur de cette intensité la reconquête de l’être, dont l’afflux est au centre de « Sécheresse » : « Ô mouvement vers l’Etre et renaissance à l’Etre ! ». Une reconquête qui est donc bien une « renaissance », car sous le mouvement intense de la vie, il convient toujours d’assurer le renouveau de l’être profond, le poème assumant ce programme selon lequel, selon Perse, « toute poétique est une ontologie ». L’amour lui-même, dans « Chanté par celle qui fut là », mène à cette renaissance de l’être dans une sorte de phénoménologie de la présence au monde vécue dans une communauté d’énergie partagée entre les amants. Bien sûr, la place la plus problématique dans cette renaissance à l’être par l’intensité existentielle, est celle de « Nocturne », car avant une clôture effectuée dans l’harmonie in extremis, le poème porte haut l’instance d’un doute fondamental quant à cette primauté de l’être conquis : « Soleil de l’être, trahison ! ». L’éclipse de l’essence est comme évitée in fine, mais au prix d’un processus volontaire et dans l’aveu des failles potentielles, là où l’œuvre avait habitué à la confiance. Mais ces failles ne sont pas pour autant réellement inédites, pour qui se souvient des intrusions du néant au cœur d’ « Exil » et de ces « capsules du néant » qui un temps envahissaient Vents, avant que le renversement que l’on sait n’ait rétabli l’ordre et la primauté de ce « Soleil de l’être, Prince et Maître ! » auquel se convertit finalement la nuit du poème.


  

PANORAMA THÉMATIQUE

Commentaire

de Sécheresse

(cliquez)

Ce commentaire détaillé (cliquez co-contre) a été établi dans un souci de proximité maximale par rapport au texte, proposant une sorte de lecture suivie qui doit permettre de se repérer dans le poème, pour les approches critiques ultérieures. Il ressort donc du parti pris minimal d’un éclairage premier du sens général empruntant tantôt à l’explication de texte, tantôt au commentaire composé, et pourrait constituer la base d’investigations plus poussées autour du sens littéral et de ses multiples implications (on consultera pour cela les précieux éclairages présentés essentiellement dans les ouvrages de Mireille Sacotte et Colette Camelin, ainsi que l’excellent commentaire livré dans Saint-John Perse sans masque sous la direction de Joëlle Gardes Tamine – voir bibliographie). Ainsi conçu, le commentaire présenté ici ne vise qu’à défricher très modestement le texte.

  

COMMENTAIRE DÉTAILLÉ

L’unité et l’ardeur de l’être constituent certainement les dénominateurs communs des quatre poèmes de « Chant pour un équinoxe », selon des instances diverses. Après en avoir magistralement chanté la noblesse dans Chronique, Perse réexpose ici le tableau du « Grand âge », confronté aux désinences de l’harmonie finale, d’une alliance de l’homme avec le cosmos, célébrée avec la solennité mais surtout la ferveur qui s’attachent à cet achèvement de la vie. Le recueil tend non pas à apaiser la tension et l’exacerbation des forces vives que l’œuvre a toujours parcourues, mais à concilier les mouvements contraires qu’elles ont manifestés, entre afflux et ascèse, profusion et concision.