Steven Winspur, « Les lieux de l'éloge chez Saint-John Perse et Edouard Glissant »
Une étude intertextuelle très minutieuse du déploiement de la parole poétique chez Glissant et Perse, sur le mode de la louange (La nouvelle anabase N° 3).
Patrick Chamoiseau, « Méditations à Saint-John Perse »
Un texte splendide de Chamoiseau sur l'importance de la mémoire de l'oeuvre de Perse pour les Antillais, à travers une adresse directe au poète (La nouvelle anabase N° 1).
Un essai de bilan du dialogue intellectuel institué par Edouard Glissant avec l'oeuvre de Saint-John Perse (La nouvelle anabase N° 3).
Jérôme Ceccon, « Traces persiennes désorientées dans la narration caribéenne et mondiale »
Un panorama des traces intertextuelles contemporaines de l'oeuvre de Perse dans la littérature caribéenne entre autres (La nouvelle anabase N° 3).
Par le biais d'une étude linguistique, une approche du positionnement de Perse par rapport à la société et l'histoire antillaises (La nouvelle anabase N° 3).
Ernest Pépin, « Saint-John Perse, ou l'émerveille créole »
Un article consacré à la créolité de Perse, par l'un des plus essentiels et des plus attachants écrivains gualoupéens, Ernest Pépin (premier numéro de La nouvelle anabase).
Une mise en perspective critique de la trace de Saint-John Perse dans la mémoire de la littérature antillaise et plus particulièrement, dans l'oeuvre de Patrick Chamoiseau.
À propos de la "créolité" de Saint-John Perse
« En littérature, la reconnaissance maintenant unanime, dans nos pays, du poète Saint-John Perse comme l’un des fils les plus prestigieux de la Guadeloupe correspond assurément à une avancée de la Créolité dans les consciences antillaises ».
Par ces mots fervents, les trois signataires de l’Eloge de la Créolité, Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant, reconnaissaient et célébraient en 1989 la place de choix de Perse dans la littérature créole. Dans le monde entier, la Gudeloupe reste associée au nom illustre du poète, et qu'il s'agisse de la reformulation de la trace littéraire de son oeuvre dans la littérature antillaise ou plus simplement, de l'attachement pour les lieux de l'enfance du jeune Alexis Leger, la Guadeloupe demeure attachée à la trace de celui qui sut chanter dans sa poésie le terreau premier que fut l'île dans sa sensibilité et son imaginaire. Bien sûr, le thème de l'appartenance créole de Perse a déja donné lieu à bien des analyses critiques dont on trouvera trace dans les bibliographies des études persiennes : qu'il s'agisse des recherches effectuées sur l'enfance d'Alexis Leger (voir les travaux de Claude Thiébaut) ou sur l'insertion d'un èthos antillais dans l'oeuvre (voir les travaux de Renée Ventresque), les apports ne manquent pas dans ce domaine. On trouvera ici des liens vers quelques articles proposés entre autres au sein de numéros parus de La nouvelle anabase, autour de cette thématique.
Sur la page "Enfance" de la Biographie, témoignage du Dr. Henri Bangou et panorama sur l'enfance d'Alexis Leger en Guadeloupe.
SAINT-JOHN PERSE EN GUADELOUPE - La trace antillaise du poète
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© 2014 Saint-John Perse, le poète aux masques (Sjperse.org / La nouvelle anabase). Site conçu, écrit et réalisé par Loïc Céry.
Interrogé par Jean-Denis Bonan en 1995, Ernest Pépin évoque le lien de la poésie de Perse aux Antilles.
Dans la rubrique consacrée à l'hommage rendu en 2004, dialogue entre Edouard Glissant et Pierre Oster.
Dans la rubrique consacrée à l'hommage rendu en 2004, entretien avec Patrick Chamoiseau, co-produit par La nouvelle anabase et ATV.
De la Pointe des Châteaux aux ruines de l'Habitation La Joséphine, la Guadeloupe garde trace de ce "créole" de renom que fut Saint-John Perse. Texte dit par Bernard Giraudeau.
Le Musée municipal Saint-John Perse de Pointe-à-Pitre
Au-delà même de cet intérêt du commentaire et de ces survivances littéraires, la trace de Saint-John Perse aux Antilles, et en Guadeloupe en l'espèce, est une réalité prégnante, qu'honore bien la présence à Pointe-à-Pitre, d'un Musée municipal dédié au poète. C’est à l’occasion du centenaire de la naissance de Saint-John Perse, le 31 mai 1987, qu’a été inauguré officiellement le Musée. Plusieurs manifestations eurent lieu alors, pour célébrer dignement cet événement, et particulièrement la tenue d’un colloque international, « Saint-John Perse, antillanité et universalité », dont les actes ont été édités séparément aux Editions Caribéennes et chez Minard (Saint-John Perse, antillais universel, 1991). L’initiative du Musée doit beaucoup à la volonté du Docteur Henri Bangou, alors sénateur Maire de Pointe-à-Pitre et c’est à l’énergie de Sylvie Tersen, son conservateur pendant bien des années, que l’institution doit son essor, les collections n’ayant cessé de s’étoffer, grâce notamment à une étroite collaboration avec la Fondation d’Aix-en-Provence. Le fonds propre du Musée est désormais riche de quelques manuscrits, d’une partie de la correspondance, d’objets personnels ayant appartenu au poète, sans compter les éditions originales acquises au fil des années. Le Musée Saint-John Perse est devenu ainsi l’un des plus visités de la Caraïbe.
Située au N° 9 de la rue Nozières, la magnifique villa Souques-Pagès, qui abrite aujourd’hui le musée municipal Saint-John Perse de Pointe-à-Pitre, appartient au patrimoine architectural de la ville (elle a été classée monument historique en 1979). Il s’agit en effet de l’une des plus élégantes maison de style colonial de la capitale guadeloupéenne, ancienne demeure des directeurs de la sucrerie Darboussier. Comme il est d’usage dans ce type d’architecture (typique de la Caraïbe, et que l’on retrouve jusqu’en Nouvelle Orléans), le balcon ouvragé ainsi que l’ossature métallique rythment les façades, donnant à l’ensemble un air de légèreté particulièrement remarquable.
Sylvie Tersen, conservateur du Musée depuis sa création puis Chef du service du patrimoine au Conseil régional de Guadeloupe depuis 2007, aime à souligner que dans son enfance pointoise, le jeune Alexis Leger n’a pas pu manqué de flâner devant cette élégante demeure créole, en se rendant de la maison familiale (qui se situe non loin de là, rue Achille-René Boisneuf) vers le Lycée Carnot.
Le Musée présente un triple espace d’exposition : le rez-de-chaussée comporte les collections permanentes, synthétisant très intelligemment le parcours biographique du poète, avec une insistance notable sur la période de l’enfance en Guadeloupe ; le premier étage est consacré aux expositions temporaires ; les combles accueillent des œuvres d’illustrateurs de l’œuvre de Perse.
Cet ensemble est particulièrement riche et remarquablement disposé, pour un Musée qui ne disposait pas au départ d’amples collections. Une volonté de mise en valeur est indiscutablement à l’œuvre ici et la présence guadeloupéenne de Saint-John Perse connaît en l'occurrence une institution solide et dynamique.
A noter le soin tout particulier qui est apporté à la plupart des catalogues édités à l’occasion des expositions temporaires, dont celles qui concernent Saint-John Perse, qui sont toujours publiés en collaboration avec la Fondation.