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SAINT-JOHN PERSE À L'AGRÉGATION DE LETTRES 2007

                   

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Les œuvres au programme du concours de 2007 se caractérisent dans la production poétique de Saint-John Perse, tant par leur diversité esthétique propre que par l’étendue chronologique qu’elles couvrent : près de vingt neuf ans séparent la parution de Vents et celle de Chant pour un équinoxe. Ce sont aussi deux ères de création différentes qui sont représentées là : périodes américaine et provençale, ralliant des modes d’écriture différentes et une certaine évolution de l’imaginaire.


Avec sa densité propre, tant formelle qu’intellectuelle, Vents se déploie comme un vaste chant du dépassement, que Claudel a qualifié d’épopée ; Chronique fixe le mémorial du « grand âge », alors que les derniers poèmes provençaux de Chant pour un équinoxe instituent une puissante poétique de l’ascèse et de l’alliance qui appelle une sorte de chant de la terre demeuré inachevé.

Pour chaque recueil, vous sont proposées des notices comprenant une présentation de sa genèse, une synthèse de la structure, une proposition de commentaire, ainsi qu’une bibliographie sélective. Afin d’en baliser l’étude, il s’agit en somme d’un panorama des trois recueils.



  

REMARQUES PRÉLIMINAIRES


À propos de l’édition Poésie / Gallimard


Le choix de cette édition est particulièrement judicieux pour ce qui est du dernier recueil, Chant pour un équinoxe, car si on la compare à celle des Œuvres complètes de la Bibliothèque de la Pléiade, force est de constater que l’édition de poche est certainement plus conforme au dernier dessein de son œuvre par Perse. Le volume de la Pléiade a été, on le sait, édifié par le poète lui-même, et parue en 1972. A cette date, les deux derniers poèmes du cycle provençal (Nocturne et Sécheresse) ne sont pas encore écrits ; ils figureront à titre d’ajouts, dans la réédition posthume du volume, en 1982). On y reviendra dans la genèse du recueil, mais d’ores et déjà, précisons que quelques mois avant sa mort, Perse a fixé l’ordre de ces derniers poèmes au sein d’un réel recueil, intitulé du nom de l’un des textes, Chant pour un équinoxe (comme il en est d’ailleurs pour le recueil Exil), et que la publication a réellement vu le jour, chez Gallimard en 1975 ; c’est cet ordre même qui est conservé dans cette édition Poésie / Gallimard, ainsi que cette appellation de recueil pour un ensemble qui tout de même, devait être parachevé dans l’intention du poète, qui n’en eut pas le temps.



« Une seule et longue phrase sans césure » : l’œuvre comme un tout


Même si ce volume présente en soi une réelle densité, il appelle, comme en une secrète mais puissante aimantation, l’œuvre entière – et il ne s’agit pas là d’une simple formule. Les analyses établies depuis des années insistent sur ce fait : l’œuvre de Perse est à considérer comme un tout, où les recueils se répondent, non seulement par un réseau d’échos internes mais avant tout, parce qu’ils sont des éléments d’un vaste ensemble qui a sa cohérence propre, dessinant en somme les épisodes d’une seule et même aventure. Considérer Vents, implique de considérer aussi la face maritime de cette poussée vers l’en-avant spirituel : Amers, qui clôt la partie américaine de la production de Perse, induit une grande proximité de ton et de thématique avec Vents, et permet de relier cette ère de la création avec le moment provençal, qui débute avec les accents placides de Chronique. Mais il faudrait aussi jeter un regard rétrospectif, ne serait-ce que sur le cycle d’Exil qui, loin du ton de Vents, se tourne vers les doutes du déracinement et leur résolution…

En somme, il serait juste de considérer autant que faire se peut, Exil comme prélude et Amers comme trait d’union : on y gagnera encore dans l’intime adhésion à cette double allégeance des recueils présents dans ce volume des œuvres au programme. Et on rejoint, au fond, cette notion de l’ « œuvre œuvrée dans sa totalité » dont parlait Perse à l’endroit de Dante dans le discours qu’il lui a consacré à Florence en 1965.



Conseils pour une approche du texte


Beaucoup d’agrégatifs découvrent Saint-John Perse à l’occasion du programme de cette année. Le contact premier est parfois rude avec cet univers si particulier et cette langue si riche, au point qu’il faut bien le reconnaître, entrer dans l’œuvre ne va souvent pas de soi. Plus que jamais, il est important de préciser ici que bien des paravents peuvent être dépassés dans ce contact premier – au gré desquels on jugera de prime abord cette poésie hermétique – à condition de respecter un certain « protocole » dans l’approche du texte. Je vois principalement deux malentendus potentiels qui pourraient alimenter de tels paravents, et qu’il est facile de dissiper.

C’est en premier lieu la richesse de la langue des poèmes qui pose souvent problème aux lecteurs. Certes, Perse utilise constamment un lexique d’une grande richesse, et même d’une grande rareté. Mais il ne faudrait surtout pas croire que ne pas saisir d’emblée le sens de tous les termes utilisés empêche la compréhension du texte lui-même qui, loin du jeu savant de « devinettes » que la Céleste de Proust avait vu dans « les vers admirables mais obscurs de Saint-Léger Leger » (Sodome et Gomhorre), est organisé sur un souffle d’ensemble qui se livre dans son enveloppe elle-même, à tout lecteur attentif au déploiement du sens profond, indépendamment du sens lexical. Le vocabulaire n’est donc pas, ne doit donc pas être un obstacle à cette plongée dans le sens profond ou son approche. Il faut dans la lecture première de Perse, mettre je crois dans un premier temps de côté les difficultés lexicales, quitte à y revenir par la suite pour apprécier la richesse des images qui y est lovée. Ainsi pourra-t-on éprouver les différents niveaux de lecture de cette poésie si foisonnante ; il ne s’agit donc pas, lors d’une première approche, de se préoccuper de l’exactitude des multiples acceptions lexicales, mais de s’imprégner des soubassements thématiques des poèmes. C’est la raison pour laquelle, pour préparer l’usage d’autres commentaires ou d’approches critiques, ceux qui sont proposés au sein des notices des différentes œuvres adoptent un parti-pris de proximité de ce déploiement thématique des poèmes.

L’abstraction de la teneur poétique du propos de Perse constitue en second lieu un autre malentendu assez dommageable : ce n’est pas un hasard, je crois, si le penseur du surréalisme en personne, Breton, n’accorda qu’ « à distance » le label qu’il savait décerner avec l’autorité que l’on sait. L’univers poétique de Perse est redevable de ce solide attachement au réel à partir duquel une investigation prenante est engagée. Le poète a lui-même dit bien souvent que la poésie se devait d’explorer l’obscurité de la nuit et du « mystère dans lequel baigne l’être humain », elle devait le faire en revanche avec les moyens les plus clairs que possible du langage. Il relèverait donc d’un réel contresens que de voir dans cette poésie une surenchère d’abstraction, car il n’est pas une image utilisée par Perse qui ne tienne ses assises dans un réel retravaillé, stylisé. Seule la patiente fréquentation de ces poèmes du « grand sens » livrera la clé ou les clés de son déploiement.