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À consulter aussi, au sein de la rubrique de la commémoration de 2010, le texte du Discours d'attribution du Prix Nobel de Littérature à Saint-John Perse prononcé par Anders Österling le 10 décembre 1960 à Stockholm.

Voix d'Anders Österling / Compte-rendu par

D. Birman de Relles

Transcription écrite du « Colloque entre Saint-John Perse et les critiques et écrivains suédois » (Stockholm, 10 décembre 1960)

Un document exceptionnel : le dialogue établi entre Saint-John Perse et un groupe d'écrivains et de critiques suédois, le jour de la remise du Prix Nobel. Au fil d'une libre discussion, le poète expose à ses interlocuteurs quelques-unes de ses conceptions de la poésie et de la création. La première transcription écrite de ce document a été établie au sein du dossier "Autour du Prix Nobel", dans le N° 6 de La nouvelle anabase, en 2010.

La médaille remise aux récipiendaires du Prix Nobel de Littérature : voir la page de la rubrique du cinquantenaire, consacrée au Discours de Stockholm, avec plusieurs extraits sonores.

Réactions de Jean Paulhan et de François Mauriac,

recueillies par Claudine Chonez 

RTF - Interview de Saint-John Perse par Violette Bonfils, 2 novembre 1960



Violette Bonfils :  Auriez-vous une déclaration à faire, Monsieur Leger ?

Saint-John Perse : Aucune déclaration publique.

Violette Bonfils : Simplement, vos impressions d’aujourd’hui… Je suppose une certaine joie…

Saint-John Perse : Je trouve cela simplement intéressant, et j’en rapporte l’honneur à la poésie. En dehors de toute considération personnelle, je trouve extrêmement significatif qu’une institution comme l’Académie suédoise, qui a toujours été soucieuse d’un humanisme intégral, à un moment comme le nôtre, où l’être humain essaye d’opposer au développement des forces du matérialisme industriel de notre époque toutes les ressources spirituelles qu’on peut sauvegarder, je trouve donc très significatif qu’une institution comme celle-là mette tant d’insistance à honorer la poésie […] comme un certain mode de connaissance soucieux de l’intégralité de l’être humain. A notre époque aussi bien les scientifiques que les philosophes envisagent la poésie comme mode de connaissance.

Violette Bonfils : Avez-vous quelque chose en préparation ?

Saint-John Perse : Il y a toujours quelque chose en préparation, mais le poète doit d’abord consentir à vivre sa poésie.

Violette Bonfils : Pouvez-vous nous parler de l’élection du « Prince des poètes » ?

Saint-John Perse : Vous savez, je suis en dehors du milieu littéraire. […] Cette élection relève d’une certaine conception de la vie littéraire, mais je suis en marge, justement, du circuit littéraire.

Violette Bonfils : Mais d'où vous vient ce pseudonyme ?

Saint-John Perse : Je serais incapable de vous le dire. Je pourrais vous dire pourquoi j'ai choisi un pseudonyme, mais celui-là, je ne pourrais pas vous dire. C'est très mystérieux, c'est lointain, je ne me rappelle plus. J'ai choisi un pseudonyme simplement pour pratiquer le dédoublement de personnalité.

Violette Bonfils : Oui, mais pourquoi celui-là et pas un autre ?

Saint-John Perse : Ah celui-là, je vous le dis, c'est vraiment très mystérieux. Les mots, les mots... Mes premières oeuvres étaient signées de mon nom réel, Saintleger Leger et il s'est trouvé qu'on a publié par accident une oeuvre qui s'appelait Anabase, ce qui était fortuit et contre mon gré. J'ai donc voulu qu'on enlève mon nom, parce que j'étais déjà dans de le vie publique, j'étais déjà à l'administration centrale, je n'étais même pas comme mes grands aînés, Claudel par exemple, qui était à la périphérie, à l'étranger. Moi j'étais déjà intégré dans la vie parisienne, une vie qui n'était pas purement diplomatique, mais aussi politique, alors j'ai voulu le dédoublement de personnalité.

  

Claudine Chonez : Je suppose, Jean Paulhan, que l’annonce du Prix Nobel décerné à Saint-John Perse vous a réjoui, connaissant votre amitié pour lui…


Jean Paulhan : Elle m’a réjoui, mais pas seulement comme ami, mais parce que le Prix Nobel couronne enfin le plus grand poète, je ne dis pas seulement de France, mais du monde entier. Quand il s’est agi de faire il y a dix ans à La Nouvelle Revue française un hommage au poète, nous avons eu les témoignages de TS. Eliot, d’Ungaretti, de Steiner, de Milosz, de Pasternak, c’est-à-dire les meilleurs représentants de la poésie non seulement européenne mais américaine. Il y a encore une raison de se réjouir : Saint-John Perse est un grand poète aussi en ce sens qu’il a maintenu les relations de connaissance et d’amour entre les choses et l’homme. Toute son œuvre extraordinaire est pleine de notions de géographie, de géologie, de botanique, il sait absolument tout ce que l’on peut savoir, mais il relève en même temps toutes ces notions d’une sorte de sentiment de l’homme qui n’avait jamais été aussi optimiste ni aussi élevé. Je crois que c’est Malraux qui a dit que l’œuvre de Saint-John Perse n’avait cessé d’exprimer la poésie dans ce qu’elle a d’invincible, et ça me paraît extrêmement juste. Je constate aussi avec plaisir que sur cinq Prix Nobel de Littérature qui ont été décernés depuis dix ans, c’est-à-dire Gide, Martin du Gard, Saint-John Perse, Camus et François Mauriac, quatre sont des auteurs de La Nouvelle Revue française et seul est un auteur de l’Académie française. Il y a cinquante ans exactement qu’Alexis Leger donnait à La Nouvelle Revue française ses premiers poèmes, Eloges, qu’avait salué aussitôt Gide, Jacques Rivière, Valery Larbaud et Alain-Fournier. Cinquante ans, c’est un temps tout à fait normal pour que les auteurs de La Nouvelle Revue française parviennent jusqu’au public, et ceci est encore une raison de nous réjouir. »


Claudine Chonez : Monsieur François Mauriac, vous connaissez déjà la bonne nouvelle. Je voudrais que vous ayez la gentillesse de nous dire quelques mots de votre amitié avec Saint-John Perse 


François Mauriac : J’ai connu Alexis Leger à Bordeaux quand il avait dix-huit ans et que nous étions étudiants tous les deux. Je suis certainement l'un de ses plus vieux amis. Naturellement, j’ai beaucoup d’admiration pour sa poésie. Il est en réalité un fils spirituel de Claudel, tout le monde le sait. Mais on oublie un peu trop qu’il est aussi un fils spirituel de Francis Jammes, qu’il aimait beaucoup quand il était jeune, et qui l’aimait aussi beaucoup.

  



RTF – « Inter-Actualités », 26 octobre 1960 :

Le Prix Nobel décerné à Saint-John Perse


Dominique Birman de Relles, envoyé spécial de la RTF à Stockholm :


L’Académie suédoise, a dit le poète Anders Österling, a motivé son choix par ces simples mots : “Pour l’envolée altière et la richesse imaginative de sa création poétique qui donne un reflet visionnaire de l’heure présente. Il faut dire que l’œuvre de Saint-John Perse a été très attentivement suivie depuis des années ici en Suède et largement traduite. Le Secrétaire général des Nations Unies, Monsieur Dag Hammarksjöld, qui est également membre de l’Académie suédoise, a notamment trouvé le temps, malgré ses occupations écrasantes, de traduire tout récemment, avec talent et avec piété Chronique de Saint-John Perse, qui doit être publié ces jours-ci à Stockholm. Anabase a inspiré un oratorio d’après le texte original au compositeur suédois bien connu Karl Birger Blomdhal. Je pourrais citer encore d’autres exemples de la faveur dont jouit Saint-John Perse ici où aujourd’hui tout le monde se réjouit très cordialement de la distinction échue au poète d’Exil et de Vents. L’estime en laquelle l’Académie suédoise tien l’homme et l’œuvre, en voici deux témoignages : je lis, sous la plume du Secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, le poète Anders Österling « Il est donc permis de dire que Saint-John Perse, derrière un hermétisme apparent et des symboles d’accès souvent difficiles apporte un message à ses contemporains. On a toutes les raison d’ajouter qu’il perpétue à sa manière une grandiose tradition de l’art poétique français, surtout la tradition rhétorique héritée des classiques. La distinction dont il vient de faire l’objet ne vient en somme que confirmer la position qu’il s’est acquise dans les Lettres où il est considéré comme l’un des grands chefs de file de la poésie.




  

Autour de la proclamation du Prix Nobel :

26 octobre / 2 novembre 1960

Le poète répond aux questions des journalistes aux Vigneaux, le jour de la proclamation de l'attribution du prix. Quelques minutes auparavant, on l'a informé que des journalistes se sont massés devant la grille de la villa. Il aurait précisé à son épouse, Dorothy : "Vous leur direz que le poète est en mer"   © Photo FSJP

La journaliste du jour qui interroge Jean Paulhan et François Mauriac à propos du Nobel attribué à Perse : Claudine Chonez, elle-même écrivain et poétesse, auteur entre autres d'une monographie de Giono en 1973.

Le N° 6 de La nouvelle anabase (décembre 2010) proposait entre autres un dossier consacré aux archives radiophoniques liées

au Prix Nobel de Perse, dossier aujourd'hui complété par la

présente mise en ligne.

À propos de documents ménonnus : archives radiophoniques (octobre, novembre, décembre 1960) [La nouvelle anabase N° 6, décembre 2010]

De la réception du Prix Nobel de Littérature par Saint-John Perse, on connaît bien sûr le trésor inestimable de cette archive sonore du Discours de Stockholm prononcé par le poète au Banquet officiel du 10 décembre 1960 : la voix envoûtante du poète, sa diction si soignée, cette élocution si déclamatoire, elle aussi d’époque, restent en mémoire de ceux qui ont pu l’écouter. Le document a été largement reproduit et diffusé. On connaît moins d’autres documents issus des archives radiophoniques d’octobre à décembre qui permettent pourtant de se replonger avec délectation dans le contexte de cette attribution, puis de la réception du Prix. D’importance inégale, les archives du jour de la proclamation du Prix présentent certainement l’intérêt d’un « écho » de l’annonce, on le verra. Par la suite, au tout début novembre, un entretien impromptu avec Saint-John Perse saisi sur le vif. L’archive du 10 décembre est quant à elle un document majeur, qui n’a pas été que très rarement pris en compte par la critique : il s’agit d’une sorte de « colloque », d’entretien libre du poète avec un groupe de critiques et d’écrivains suédois, avant la cérémonie de remise du Prix. L’objet de la présentation qui suit est d’établir des transcriptions écrites de ces archives, fournissant une sorte de journal de bord radiophonique désormais consigné par écrit, pour que revivent si possible ces pièces méconnues, proposées en accès sonore pour trois d'entre elles.

  

Voir les images de la remise

du Prix, au sein de la rubrique consacrée à la commémoration du cinquantenaire du Prix Nobel de Saint-John Perse organisée par Sjperse.org le 4 décembre 2010.

En décembre dernier, le Prix Nobel de Littérature était remis pour la quinzième fois à un écrivain français, en l'occurrence Patrick Modiano. Sjperse.org vous propose aujourd'hui des échos venus de cinquante-quatre ans en arrière, quand la récompense suprême était alors décernée à Saint-John Perse. Le 4 décembre 2010, le site avait organisé à la BnF la commémoration du cinquantenaire de ce Prix Nobel et à cette occasion, un dossier spécial du numéro 6 de La nouvelle anabase faisait état d'archives radiphoniques méconnues allant d'octobre à décembre 1960, autour de l'attribution du Prix Nobel au poète français. On sait l'importance prise depuis quelques années par l'analyse des archives audiovisuelles touchant la vie littéraire, véritables mines d'informations à savoir appréhender avec profit pour compléter une intelligibilité. À l'occasion de la présente actualisation du site, vous trouverez ici la mise en ligne de ce dossier, mais aussi l'accès sonore à trois courtes archives dont il était question, ainsi que la transcription écrite qui était proposée au sein du dossier, du plus long de ces quatre documents, mais dont il serait difficile de proposer en ligne la version sonore, étant donné la mauvaise qualité de la prise de son initiale.

Échos de Stockolm, décembre 1960

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