Il est un effet qui accompagne presque naturellement le destin posthume d’un écrivain, dès lors qu’il s’avère au long des années, que la mémoire d’une œuvre dépasse une sphère purement patrimoniale. Cet effet est même l’un des leviers les plus puissants de la réelle postérité : il s’agit bien sûr de cette mémoire du texte dont usent les écrivains eux-mêmes, revisitant la trace laissée par les œuvres de leurs prédécesseurs dans la dynamique même de la création, de la simple citation à l’hommage. Après tout, la trace d’un écrivain est encore prégnante à la seule condition que son œuvre vive au-delà de toutes les révérences et par-delà les années, lorsqu’elle est lue, discutée, analysée, détournée, appropriée en somme par des générations de lecteurs mais aussi des lignées d’écrivains : c’est le destin des classiques. Particulièrement importante pour un poète qui revendiqua toujours la notion de mouvement et qui redouta le mausolée des bibliothèques endormies, cette grâce de la fortune littéraire est survenue depuis quelques années à l’œuvre de Perse, signe d’une postérité certes ancrée, mais surtout active et agissante auprès des consciences. Les invités de cette troisième table ronde organisée en plusieurs temps – et co-présentée avec Samia Kassab-Charfi lors de la journée du 25 septembre – témoignent, chacun à sa façon, de ces présences littéraires de Saint-John Perse.
TROISIÈME TABLE RONDE - Perse et les écrivains
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